Entre trip hédoniste provocateur et fantaisie obscure, Gloria met son premier single en images avec une intensité remarquable.
À travers une vision voyeuriste de sa propre personne, le clip de « Out » met ainsi en scène son alter-ego qui danse, cherchant alors à combattre ses propres vices. Elle se débat face à ses démons dans un décor rougeâtre, sur une bande-son R&B diluée par des influences clairement UK Bass et rock psyché. En pleine composition de son EP à venir, Gloria a répondu à nos questions autour de son premier single.
Gaika, producteur exécutif de la chanson, est également un enfant de la génération Windrush. Ce type de collaboration est il d’autant plus fort lorsque l’on partage une histoire similaire ?
J’ai le sentiment qu’au Royaume-Uni, les gens de la diaspora ont une histoire très similaire. Nous avons un riche éventail d’influences provenant de pays étrangers. J’éprouve un amour profond pour les percussions. J’étais fascinée par le tambour parlant au Nigeria et je sens que les percussions jouent un rôle important dans la musique que je crée. Les producteurs, AART (qui ont aussi produit Gaika) sont sur la même longueur d’onde. En tant que producteur exécutif, Gaika a joué le rôle de guide sur la chanson, il m’a permis de croire en mon son, un mélange d’influences britanniques et roots, et s’est assuré que je n’aie pas peur de me lancer dans des mondes bizarres et fantastiques. Un trait de caractère important dont j’ai hérité de la Windrush generation est la bravoure, et j’imagine que c’est la même chose pour Gaika. Je veux être certaine que c’est ancré dans la musique que je crée.
Que peux-tu dire de tes influences sur cette chanson en particulier ? Penses-tu avoir réussi à trouver un équilibre musical entre tes origines et le son UK Bass ?
Mes influences étaient basées sur des ballades 80s/90s, mixées avec du rock psychédélique. Lorsque j’ai écrit « Out », j’avais « Sweet Love » de Anita Baker qui tournait en boucle dans ma tête. Je sais que c’est un hasard, mais j’adore sa sincérité quand elle chante avec une telle intensité. A ce moment, je me sentais un peu bloquée dans une sorte de trou noir. Ça ressemblait à une histoire sans fin et c’est ce que représente ce beat : à la fois répétitif, apaisant et profond, un peu comme le rock psychédélique.
Tu t’illustres en tant que chanteuse et danseuse en solo dans ce film un peu dérangeant. Qui est le personnage que tu y représentes ? Quelle est la métaphore ?
J’adore comment tu qualifies la vidéo, dérangeante. L’idée de base est la représentation de mon propre regard intérieur. Il s’agit d’une métaphore, notre personnage intérieur et extérieur peuvent être différents l’un de l’autre en surface, mais ils composent finalement tous les deux la même personne.
Quand tu te regardes de plus près, tes actions peuvent parfois te sembler étrangères. Je voulais installer l’atmosphère de la Zone 51, sombre, rouge, mystérieuse et malsaine. Dans ce décor, je me regarde me débattre pour en sortir, comme les tourments et combats auxquels je fais face chaque jour avec les vices de la vie.
Quel type de sons et d’histoires peut-on attendre de ton EP imminent ?
Je suis emballée par l’EP, il sera très éclectique. J’extrais des influences du hip-hop downtempo, du R&B des années 90, de la vogue house, des percussions et de l’avant-garde. Je suis vraiment excitée à l’idée de partager le produit fini !
Retrouvez « Out » sur Bandcamp.